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03/12/2011

Du visible à l'invisible : Gerhard Richter à Londres.

Gerhard Richter n'est pas vraiment connu du grand public mais il est pourtant l'un des plus grands artistes de notre époque et l'un des mieux côtés sur le marché de l'art moderne.

Né en 1932 à Dresde, en Allemagne, il commence a se faire connaître au début des années 1960 pour ses "peintures photographiques" : à l'inverse des artistes modernes qui tentent de déconstruire l'art figuratif et d'en transgresser les règles par l'abstrait, Richter explore la photographie par une représentation de l'image "ultra réelle". Il représente par la peinture l'image saisie par la photographie. Il enveloppe les formes des objets peints d'un effet vaporeux tel le sfumato de Leonard de Vinci, ce qui donne une impression de flou lorsque l'on regarde de près et de très forte netteté de l'image lorsqu'on éloigne son champ de vision. 

Sa maîtrise pointue des techniques lui permet d'aller plus loin dans l'exploration du visible et de l'invisible avec l'art abstrait. Sachant représenter la réalité à la perfection, Richter aborde l'abstrait avec un vrai désir de dépasser les codes techniques de l'art : ses oeuvres abstraites sont une recherche de la matière et de la couleur. Cette couleur en cache toujours une autre avec cette finesse brute si particulière du travail de la matière qui laisse finalement transparaître un paysage sous l'incompréhensible magma de peintures. 

Quant à ses séries de bougies et de crânes, on peut en avoir deux lectures : une liée aux interrogations métaphysiques de l'artiste, au temps qui passe, à la mort... Et une autre qui dénonce une société baignée dans la représentation du kitsch. 

Au-delà de son exploration des codes de l'art et de sa recherche technique, Richter est un artiste engagé dans une société allemande marquée par les violences de la bande à Badeer. Il n'hésite pas à relancer un débat en Allemagne par le biais d'une série de peintures représentant les coulisses de la violence de ce triste événement. Il explorera d'autres thèmes comme Dresde anéantie ou les tours du World Trade Center. Là encore il essaie de représenter la réalité au plus près de ce qu'elle est. 

Une exposition à ne pas manquer et un artiste à (re)découvrir si vous avez l'occasion de passer à Londres. Autrement, il faudra attendre 2012 pour la visiter au Centre Pompidou, à Paris. Une occasion de montrer aux yeux de tous cette explosion de couleurs et de sens. 

M.G.

Exposition Gerhard Richter - Panorama - Tate Modern de Londres jusqu'au 8 janvier 2012. 

gerhard richter

Détail © Mathilde Gautier

16:47 Écrit par Mathilde Gautier dans Expos et dessins | Commentaires (0) | Tags : gerhard richter, exposition, mathilde gautier |  Facebook | |  Imprimer | |

04/11/2011

Le luxe et le commerce des musées.

Mathilde Gautier.


Selon le philosophe Yves Michaud, « il y a plus que jamais une dynamique du musée, mais on ne sait si c’est celle d’un parc d’attraction, d’une réserve indienne ou d’un magasin de luxe. Il n’est pas du tout à exclure que ce doivent être les trois à la fois » (Michaud, 1999). En effet, parallèlement aux produits dérivés fabriqués à la chaîne, reflet d’une certaine culture de masse, d’autres produits tendent plus vers le luxe que vers le parc d’attraction. Ainsi, si les théoriciens font un lien entre parc d’attraction et musée, nous proposons d’en faire un entre le musée et le luxe : la vente de certains produits dérivés fabriqués sous licence avec des marques de luxe telle que Lalique (les boucles d’oreille de Marie-Antoinette par la RMN) ou encore les foulards Hermès sont le signe de l’introduction du luxe dans l’univers du musée. De même Flammarion est une des maisons membres du comité Colbert. Ces interférences entre la librairie-boutique et les marques de luxe sont de plus en plus courantes au sein du musée. C’est d’ailleurs le cas de l’exposition de Takashi Murakami organisée au Museum of Contemporary Art de Los Angeles en octobre 2007 qui met en scène sur le parcours  des produits de Louis Vuitton que l’on peut ensuite acheter : « Aside from showcasing a complete retrospective of Mukarami’s anime-inspired graphic-art, the exhibition include items from his past collaboration with Louis Vuitton – and a 1 000 square-foot Vuitton mini-boutique ont the museum’s floor. The unprecendented retail space will offer an exclusive line of bags and accessories created for the show (none of the profits from its sales will go to the museum) » (Hagwood, 2007).

Les librairies-boutiques de musée sont aussi proches de l’industrie du luxe, du fait même que certains acteurs recherchent la qualité, la rareté et la marque d’authenticité du produit acheté dans le musée. De plus, « le luxe est un refus du "tout économique" » (Roux, 2003 : 19), tout comme peut l’être le secteur culturel. Une autre analogie possible entre les produits de luxe et le produit vendu dans le musée est leur dimension symbolique ainsi que leurs bénéfices dits « expérientiels », « c'est-à-dire qui impliquent chez le client une recherche d’expériences et d’émotions fortes,  exceptionnelles » (Roux, 2003 : 159).

La voie du luxe a été initiée par la Tate à Londres qui s’inscrit, elle aussi, dans cette logique de « branding », autrement dit d’exploitation de la marque, à l’instar de l’américain Guggenheim, mais dans un cadre national. Cette notion de marque est finalement le cœur même du débat, puisque les musées doivent rivaliser avec le nombre croissant d’activités de loisirs afin de conserver leurs publics : « Comment peuvent-ils se positionner pour attirer les consommateurs de loisirs tout en se distinguant des parcs à thèmes, des galeries de jeux et des autres formes de divertissement ? La marque est un moyen d’y parvenir » (Scott, 2000 : 37). En effet, dans une société qui repose sur la consommation, la promotion d’une marque qui, de surcroît, est apparentée à celle du luxe, est une garantie pour la diffusion de l’image du musée et amplifie son pouvoir d’attraction.

marie antoinette.jpg

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Marie-Antoinette de Hasbourg-Lorraine, reine de France et ses enfants peint en 1787 par Louise-Elisabeth Vigée-Le-Brun.

Boucles d'oreilles RMN et Lalique © RMN

30/10/2011

1997 : regards sur l'huile.

Etude du regard, peinture à l'huile.

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IMG_3634.jpgRecherche de la matière. La peinture à l'huile permet un travail de la matière agréable grâce notamment au "couteau". 

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Cette pratique m'a éduquée l'oeil et m'a permis d'apprécier d'autant plus les oeuvres peintes à l'huile.

Je n'imaginais d'ailleurs pas que cette première pratique de la matière me conduirait à un véritable coup de foudre pour l'oeuvre de Gerhard Richter.

14:55 Écrit par Mathilde Gautier dans Expos et dessins | Commentaires (0) | Tags : mathilde gautier |  Facebook | |  Imprimer | |